Le phénomène du travail des enfants est à l’origine d’une réelle préoccupation pour toutes les composantes de l’État, a affirmé mercredi à Rabat le ministre du Travail et de l’insertion professionnelle, Mohamed Amakraz.
Lors d’une visioconférence à l’occasion du lancement de l’Année internationale de l’élimination du travail des enfants et l’accélération de la mise en œuvre du plan d’action décennal pour l’éradication du travail des enfants, du travail forcé et de la traite des êtres humains, M. Amakraz a souligné que les préoccupations face à ce phénomène trouvent on ne peut plus clairement leur écho dans le message royal adressé au sommet Africités tenu à Marrakech le 24 novembre 2018.
Dans son intervention sur “le cadre juridique et institutionnel de lutte contre le travail des enfants au Maroc et les mesures mises en place dans ce sens”, le ministre a mis en avant les mesures juridiques déployées en la matière, notamment à travers l’article 32 de la Constitution. Il est en effet énoncé que “l’Etat œuvre à garantir par la loi, la protection de la famille sur les plans juridique, social et économique, de manière à garantir son unité, sa stabilité et sa préservation. Il assure une égale protection juridique et une égale considération sociale et morale à tous les enfants, abstraction faite de leur situation familiale”.
Le Maroc s’est également engagé à respecter les conventions internationales de protection de l’enfance, dont la Convention 138 sur l’âge minimum d’accès au travail, la Convention 182 portant sur l’interdiction des pires formes de travail des enfants et l’action immédiate en vue de leur élimination, ou encore la Convention 189 sur les travailleuses et travailleurs domestiques, a-t-il poursuivi.
Il a en outre mis l’accent sur les dispositions du Code du travail, particulièrement son article 143 prévoyant que “les mineurs ne peuvent être employés, ni être admis dans les entreprises ou chez les employeurs avant l’âge de quinze ans révolus”, ainsi que l’article 147 stipulant qu’il “est interdit à toute personne de faire exécuter par les mineurs de moins de 18 ans des tours de force périlleux, des exercices d’acrobatie, de contorsion ou de leur confier des travaux comportant des risques sur leur vie, leur santé ou leur moralité”.
Dans le même sillage, M. Amakraz a rappelé l’adoption de la loi 19.12 fixant les conditions de travail et d’emploi des travailleuses et travailleurs domestiques, selon laquelle l’âge minimum de travail à domicile est fixé à 18 ans. Il a à cet égard mis en relief l’importance du partenariat avec la société civile, notant qu’une enveloppe budgétaire est réservée, depuis 2009, à la promotion des associations œuvrant dans le domaine de lutte contre le travail des enfants, et la protection des droits des femmes dans les lieux de travail.
Le Royaume, a-t-il ajouté, s’engage à réaliser l’objectif de développement durable 8.7 appelant à prendre des mesures immédiates et efficaces pour supprimer le travail forcé, mettre fin à l’esclavage moderne et à la traite d’êtres humains, interdire et éliminer les pires formes de travail des enfants, y compris le recrutement et l’utilisation d’enfants soldats et, d’ici à 2025, mettre fin au travail des enfants sous toutes ses formes.