Les travaux de la 4è édition des « Industry Meeting Days Morocco » se sont ouverts, vendredi à Tanger, en présence d’un parterre d’experts, d’institutionnels, d’universitaires et d’industriels marocains et étrangers.
Organisé par Industrie du Maroc Magazine, sous l’égide du ministère de l’Industrie et du commerce, cet événement vise à créer une synergie entre les pouvoirs publics et les parties prenantes du secteur industriel autour de la Souveraineté industrielle.
Cette manifestation, placée sous le thème « La Souveraineté industrielle, énergétique, sanitaire et alimentaire au service du développement des territoires, de l’investissement et de l’emploi » ambitionne également de mobiliser les pouvoirs publics, ainsi que les acteurs et les décideurs territoriaux, industriels et sociaux dans une tribune de concertation pour dessiner les contours d’une déclinaison adéquate et efficace des nouvelles priorités nationales du secteur industriel.
S’exprimant à cette occasion, le ministre de l’Industrie et du commerce, Ryad Mezzour, a souligné que la souveraineté industrielle constitue un enjeu stratégique pour le Maroc, dans un contexte de concurrence internationale rude, accrue et qui soulève de nombreux défis, relevant que le Royaume, sous la conduite éclairée de SM le Roi Mohammed VI, a connu, depuis 20 ans, une succession de stratégies industrielles ayant permis de poser les bases du Maroc industriel moderne et de positionner notre pays en tant que hub compétitif à l’échelle régionale.
M. Mezzour a, à cet égard, précisé que la souveraineté d’un point de vue industriel peut être décomposée en 5 catégories, à savoir alimentaire, sécuritaire, sanitaire, industrielle, et régionale, soulignant que la nouvelle Stratégie industrielle a pour objectif de renforcer la souveraineté industrielle du Maroc à horizon 2026 autour de secteurs clés et de grands paris stratégiques permettant de créer 400.000 emplois industriels sur l’ensemble du territoire, afin de consolider l’autonomie et la résilience du Maroc.
A l’instar des plans industriels précédents, la stratégie industrielle est co-construite avec les opérateurs privés, les fédérations et les régions dans le cadre d’un processus de concertation élargi mené sur le terrain, a-t-il poursuivi, faisant savoir que cette stratégie repose sur 4 piliers fondamentaux, visant à garantir une indépendance du Maroc sur les biens stratégiques en sécurisant l’approvisionnement et la production locale de ressources et matières clés, assurer une répartition territoriale équilibrée de la production nationale, renforcer l’intégration en profondeur des secteurs industriels, et à positionner le Maroc sur la carte mondiale des industries de pointe et durables.
Pour sa part, le ministre de l’Inclusion économique, de la petite entreprise, de l’emploi et des compétences, Younes Sekkouri, a indiqué que la dynamique industrielle du Maroc est une exception à l’échelle mondiale, compte tenu du chemin parcouru par l’industrie nationale, puisque les acteurs industriels se sont joints à la vision de l’Etat qui a évolué dans le temps, malgré les difficultés liées à la pandémie de la Covid-19, et ont contribué ainsi à maintenir la paix sociale dans le pays, grâce à la préservation des emplois.
La souveraineté industrielle est un sujet d’actualité et une volonté de l’Etat exprimée par SM le Roi Mohammed VI, qui vise à protéger le pays selon un modèle productif, efficace et rentable, a noté le ministre, mettant l’accent sur l’importance de la complémentarité entre les politiques publiques, afin d’assurer la paix sociale.
« La transformation structurelle de l’économie marocaine ne peut se faire sans une industrialisation intelligente et l’insertion dans les chaines de valeur mondiales », a-t-il insisté, ajoutant « nous sommes en train de réfléchir à ce qu’il faudra faire au niveau du Code de travail pour encourager l’investissement ».
De son côté, le président du Conseil de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima, Omar Moro, a estimé que la souveraineté industrielle est non seulement une politique stratégique du Maroc, initiée et pilotée par le Souverain, mais un challenge devant permettre au pays de se hisser au rang des grandes nations.
M. Moro a souligné que le Conseil régional place l’inclusion sociale, la valorisation des ressources humaines et des compétences, la promotion de la formation, l’encouragement des investissements et le développement tous azimuts, au centre de ses préoccupations, relevant que la souveraineté industrielle passe primordialement par une prise de conscience collective, des ressources humaines formées, l’inclusion et l’intégration sociale, territoriale et sectorielle, et un investissement intelligent.
Quant à Hicham Rahioui, président d’Industry Meeting Days et président-fondateur d’Industrie du Maroc Magazine, il a mis en avant l’importance de cet événement, devenu un rendez-vous incontournable des industriels, décideurs du public et du privé, ainsi que des institutionnels, chercheurs, universitaires et étudiants, notant qu’il constitue l’occasion d’examiner les moyens de créer un dispositif national intégré pour la souveraineté alimentaire, sanitaire et énergétique.
Il a relevé que le Maroc, sous la conduite éclairée de SM le Roi Mohammed VI, s’est engagé dans une dynamique souverainiste sur le plan industriel, alimentaire et énergétique, relevant que cette rencontre, qui réunit plus de 40 experts et institutionnels, est l’occasion de débattre des thèmes de « la souveraineté industrielle, alimentaire, sanitaire et énergétique …quels modèles? », et « la souveraineté industrielle au service de l’investissement, l’emploi, le territoire et l’innovation ».
Dans la même lignée, le vice-président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), Mohamed Bachiri, a mis l’accent sur l’importance de la promotion de la souveraineté économique et industrielle du pays, afin de renforcer la paix sociale et de se réapproprier les chaines de valeur industrielles.
« Pour réduire notre dépendance aux importations, il est essentiel d’encourager les produits de substitution, en donnant tout l’avantage aux facteurs de production, de procéder à une révision des accords de libre-échange, et de promouvoir la labellisation des produits marocains, afin de construire une forte économie nationale », a-t-il préconisé, ajoutant « nous avons, aujourd’hui plus que jamais, besoin de réussir le pari du made in Morocco, pour renforcer la création d’emplois et de richesses ».
Pour sa part, la représentante pays de l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI) au Maroc, Sanae Lahlou, a souligné la nécessité de regagner la souveraineté industrielle pour permettre aux Etats-nations de mieux se préparer aux différents chocs exogènes, relevant que cette souveraineté doit être construite autour d’une nouvelle normalité industrielle, qui doit se positionner autour des 17 Objectifs de développement durable (ODD) à l’horizon 2030.
Elle a tenu, dans ce cadre, à saluer les efforts déployés par tous les industriels, avec à leur tête le ministère de l’Industrie et du commerce, pour atténuer les effets de la crise sanitaire, soulignant que le Maroc, qui constitue aujourd’hui l’un des pays les plus compétitifs au monde, est bien parti pour parvenir à un développement inclusif, durable et innovant, qui met l’humain au cœur de ses préoccupations.
Cet événement, organisé en partenariat avec la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima, l’Agence Spéciale Tanger Med (TMSA), et le Centre régional d’investissement (CRI-TTA), a été marqué par une cérémonie de remise des trophées de la 2è édition des « Industry Meeting Awards », et sera ponctué par des débats autour de la souveraineté industrielle, énergétique, sanitaire et alimentaire. (MAP)